Pour finir avec la Bulgarie, le jour suivant (jour 81), il y a eu énormément de vent ! Pendant la nuit le vélo est même tombé sur l'avant de ma tente (sans dégât heureusement). Donc je m'élance sur les routes vallonnées avec l'impression parfois d'être dans une machine à laver avec ce vent qui vient dans tous les sens. Finalement ça s'est calmé l'après-midi et je l'ai même eu dans le dos. À la sortie de la grosse ville suivante je fais une 20aines de bornes sur une espèce d'autoroute. Pas confiant, j'en ressors vivant quand même. Le soir dans le camping je rencontre un couple breton soixante-huitard et nous causons pas mal.


Le lendemain, au bout de 20 kms de nationale très ennuyante et trop circulante, je bifurque sur une plus petite route. Ce n'est pas forcément une mauvaise idée de ma part mais ça grimpe beaucoup et il y a des hordes de moucherons autour de moi lorsque je monte... et c'est super énervant car ils essayent de rentrer dans mes orifices (bouche, nez, oreilles et même yeux). Le soir j'arrive dans un nouveau camping, toujours aussi dégueu et vieillot. Il y a encore des français mais cette fois ci un couple de cinquantenaires, Bernard et Catherine. Ils ont décidé de tout plaquer il y a 5 ans, de s'acheter un camping car, et de vadrouiller en Europe (été) et Maroc (hiver).


Le jour suivant le soleil est revenu, ça change des nuages des derniers jours. J'arrive au niveau de Burgas, une grande ville côtière et touristique de Bulgarie. Et qu'est ce que j'aperçois... une piste cyclable ! Ça faisait tellement longtemps que j'avais oublié que ça pouvait exister. Cette piste cyclable me permet de traverser la ville tranquillement et même de m'éviter une 4 voies qui avait l'air dangeureuse à la sortie de la ville. Je continue tout heureux cette piste cyclable pendant plusieurs kilomètres quand tout à coup, elle s'arrête... Ou du moins elle termine au niveau d'un batiment. Impossible de prendre la 4 voies pour continuer car je ne suis pas du bon côté et je ne peux pas traverser ! Finalement je m'engage dans des petits chemins broussailleux et après avoir galèré plusieurs minutes je ressors sur une route qui va me permettre de pouvoir continuer mon chemin, ouf ! La route suivante longe la 4 voies tout du long mais c'est parfoit compliqué de circuler avec les trous ou les cailloux. Tout ça m'a fait perdre pas mal de temps au final et je m'arrête dans un camping plus tôt que prévu. J'en profite pour me baigner rapidement, sûrement la dernière fois, dans la Mer Noire.


Le lendemain la journée s'annonce longue. J'ai pour but d'arriver juste avant la frontière avec la Turquie, mais en faisant donc les kilomètres que je n'avais pas fait la veille. La matinée est plutôt tranquille mais ensuite j'entre dans la forêt, et les grosses collines. Donc c'est parti, je pédale sur cette route où il n'y a pas grand monde. Sur certains passages elle est bourrée de nids de poule. Donc forcément ça monte dur et les moucherons relous sont de retours. Ils arrivent à me faire perdre mon sang froid. Car en fait, en pédalant, je suis obligé de faire essuie glace avec le bras qui ne tient pas le guidon, et c'est vachement fatiguant. Le temps était mausade depuis le début de journée et lorsque j'arrive au niveau du plus haut col, un orage et énormément de pluie s'abat sur moi ! Heureusement j'ai le temps de m'abriter sur un vieil abribus qui était toujours debut. Ça dure quand même un certain temps, et il est déjà 19h. Quand ça se calme j'hésite à mettre ma tente dans le coin mais l'appel d'une douche me fait continuer jusqu'à la grande ville avant la frontière. J'avais repéré une auberge de jeunesse et j'y suis allé en esperant qu'ils prennent la carte car je n'avais plus de monnaie (et je n'avais pas envie de retirer une nouvelle fois pour avoir autant de comission que d'argent retiré). Et manque de bol, c'était un endroit plutôt miteux sans appareil à carte forcément. Là c'est un peu le stress car je ne sais pas où dormir mais tant pis, je continue en esperant trouver le bon endroit pour du bivouac. Et ce fut le cas heureusement. J'avais même un abri pour manger. Le seul hic c'était le panneau "interdiction camping" à côté de ma tente mais j'ai tenté le coup.


Après une nuit sans problème, je me réveille sous la flotte. Plus qu'à attendre que ça se stoppe pour plier la tente. Heureusement en attendant j'ai pu manger et préparer le vélo sous l'abri. Quand la pluie s'arrête enfin, je peux me diriger vers la frontière, toujours sous un temps très nuageux. J'arrive à la frontière et c'est beaucoup plus long que les autres fois, mais je fini par passer sans soucis. Pour information j'ai utilisé la carte d'identité et ça passe.


Et voilà, la Bulgarie c'est terminé et maintenant j'entame mon dernier pays !


Une fois passé côté turc, il fait beau ! Les nuages se sont réellement arrêtés au niveau de la frontière cette fois. Bon, ça s'explique aussi parce que je suis passé de l'autre côté d'un gros col. Le midi j'en profite pour faire sécher ma tente. Sinon la route ne change pas au niveau du dénivelé, ce sont toujours les montagnes russes. Petite journée car je m'arrête chez une hôte Warmshowers dans la 1ere "grosse" ville, Kirklareli. Le soir un gros orage éclate quand je me promène en ville ce qui m'oblige à rentrer.


Le lendemain, la journée commence bien car il fait plutôt beau. Mais ça va se gâter au fur et à mesure... Le 1er orage me surprend un peu et je n'ai rien pour m'abriter rapidement. Je suis donc trempé et ballotté avec le vent. Finalement je trouve un abribus qui fera l'affaire, même si je prends un peu l'eau car le vent va dans le mauvais sens. Tout au long de la journée ça a alterné entre averses et soleil. En fin d'après midi, je suis plus très loin du camping indiqué sur google maps. Il me suffit d'emprunter un chemin de 3-4 kms à l'entrée de Saray. Manque de bol, je m'aperçois que j'ai crevé dès l'entrée du chemin. Je décide de continuer à pied et de régler tout ça au camping car le temps est menaçant et le terrain pas approprié pour réparer un pneu. Donc j'avance dans ce chemin et je me rappelle que Bernard m'avait filé une bombe anticrevaison qu'il avait trouvé sur la route. Sans trop réfléchir, j'essaye, mais ça ne fonctionne pas et le pneu est "bouché" avec la substance maintenant. Bref, je continue d'avancer. Le chemin devient vite boueux, surtout avec la pluie des derniers jours. Et le cours d'eau à côté n'arrange pas les choses... Après de looooongues minutes de galère, avec le chemin mais aussi la putain de bête qui me plante son dard au niveau de la cuisse, j'arrive au camping qui n'en n'est pas un... c'est juste une prairie. Bon super, moi qui pensait pouvoir prendre une douche et être bien installé pour réparer la roue... Comme le pneu est hors d'usage je le remplace par mon ancien qui avait crevé mais que j'avais réparé. J'avais mi de la glu au lieu de la colle speciale que je n'avais plus, mais il n'y a pas l'air d'avoir de fuite. Je monte tout ça comme un cochon et ça a l'air ok. Je passe quand même une bonne nuit, car fatigué.


Au réveil, il pleut un peu. Je profite d'une accalmie pour tout ranger et je me casse. Dans le chemin je remarque que plus j'avance, plus mon pneu se dégonfle. Jusqu'à être totalement dégonflé... Donc là c'est la merde car l'autre pneu est toujours hors d'usage aussi. Heureusement je suis pas loin de la ville et après une éternité je trouve enfin un réparateur. Ce n'était pas simple car les turcs ne comprenaient pas ce que je cherchais. Le petit père m'a tout réparé bien comme il faut et j'en ai eu pour... 1€. Je mange un bout et je prend la route à 14h après une nouvelle grosse averse. Pas de soucis de pluie ni de crevaison et je parcours quasiment 70kms de montée/descente dans l'après midi. Avec quand même le stress que le pneu ne se dégonfle et les nombreux regards à ma roue qui vont bien. Et ce soir c'est hôtel bien mérité car je suis lessivé !


Je suis donc à une journée d'Istanbul et ce ne sera pas forcément la plus simple avec la circulation dans la très grande ville. Mais l'avantage pour le moment en Turquie par rapport à la Roumanie ou à la Bulgarie c'est qu'il y a un espace entre la bande blanche et le fossé. C'est rassurant quand on passe son temps à se faire doubler.


Au niveau du temps de merde j'ai été servi ces derniers jours. Ça change énormément par rapport au dernier mois qui avait été quasiment sans pluie. Et je me rends compte que c'est bien la galère, surtout pour la tente !

En tout cas, ça fait bizarre de se dire que dans une journée je pose le vélo, direction le garage.