Cela fait maintenant 5 jours que j'ai franchi la frontière roumaine, je peux en faire un petit résumé.


Pour commencer, au niveau de la météo, on est sur du 30 degrés en moyenne, c'est pas mal, peut être un peu trop chaud. Du coup en soirée il est possible d'avoir quelques orages mais rien de méchant. À noter aussi que j'ai changé de fuseau horaire, j'ai perdu une heure. Mais il fait jour plus tard qu'avant, c'est plus pratique.


Du coup dès l'arrivée en Roumanie, on attaque par les gorges du Danube (mais avant il y a une belle montée et la descente qui va avec. Il faut le mériter), c'est magnifique. Il y a de nombreux pêcheurs au bord de la route, et étonnamment peu de circulation sur la route, seulement des touristes roumains en voiture.

Je pense donc poser ma tente dans un coin comme eux mais je ne trouve aucun bon endroit... je me rabattre sur un parking avec un peu d'herbe, mais le serpent qui deguerpie sans crier gare quand j'arrive et les lignes electriques juste au dessus de ma tête m'ont fait abandonner (ils annonçaient des orages). Je continue mon chemin à la recherche d'un coin potable... Le temps passe, la nuit arrive aussi, et je décide de me poser dans Svinița, au bord du Danube. Le coin n'avait pas l'air top mais bon. Quand je m'apprête à y aller, un homme derrière son portail me propose un café. Je ne suis pas bête, j'en profite pour lui demander si je peux dormir chez lui. Il accepte sans soucis. Il ne parle pas anglais mais on arrive à communiquer un minimum. Son nom est George et il a 70 ans. Il m'offre donc le café, de la nourriture et me montre l'endroit où je vais dormir. Dans sa maison il y a une petite pièce au rez de chaussée, et une autre à l'étage, mais l'escalier en pierre est dehors. Les toilettes et la cuisine sont dehors également. Mais moi ça me va très bien ! Le temps passe et nous finissons par sortir. Je ne sais pas trop où on va mais je le suis. Finalement nous allons au bar, à la table de 3-4 personnes de 30 ans environ. Dans le lot il y a son neveu et le patron du bar, qui est le seul à parler anglais. Finalement je passe la soirée avec eux à boire des bières. Je raccompagne même George chez lui dans la soirée car il avait trop bu. Il faut dire que c'était pentu et j'étais là pour le soutenir. Je retourne après au bar et je fini par rentrer à je ne sais quelle heure de la nuit...

Le lendemain, petite gueule de bois mais il faut reprendre la route, plus tard que d'habitude. Je dis au revoir et merci à George et c'est reparti sur les routes roumaines.


Sur la route je passe devant la tête de Décébale, une sculture dans la roche. Ensuite vient les routes dangereuses... C'est la route emprunté par les camions le long du Danube qui n'est pas large, surtout lorsqu'il y a des petits ponts. Heureusement c'était dimanche et il y avait moins de camion. Mais j'ai quand même serré les fesses pendant une 20aines de km. Le plus dur étant passé, j'ai hâte de me poser dans un camping un peu plus loin. Lorsque j'arrive au camping, après 85kms (et une gueule de bois), je suis content. Mais... je déchante très vite car il est à l'abandon. Donc je me rabats sur le bivouac. Comme la veille impossible de trouver un endroit potable. Et après plus de 100 bornes et la nuit qui arrive je me résous à prendre une chambre d'hôtel à 20euros (j'apprendrais plus tard que c'est cher), mais avec le repas du soir.


Ensuite la route devient plus monotone. Ce sont des terres arides, avec des routes toutes droites et de nombreux villages tout en long. Heureusement elle est goudronnée ce qui permet d'aller assez vite, surtout avec le vent dans le dos (ça me permet de passer les 100kms journalier)

Mais il y a un truc qu'on ne peut pas nier, c'est la gentillesse des roumains. Sur la route elle se traduit principalement par ceci :

- Les enfants qui veulent te taper dans la main quand tu passes et te disent "hello" quand tu passes.

- Les personnes âgées sur les bancs toute la journée et te regardent et te font un signe parfois.

- Les charettes tirées par des chevaux qui te font un signe également.

- Les voitures qui roulent comme des folles mais font un bon écart pour te doubler quand même, et parfois te klaxonne pour t'encourager.

Par contre, ils ont tous des chiens qui aboient quand tu passes devant leur maison (et le soir c'est un concert d'aboiement). La plupart du temps c'est clôturé, mais quand le portail est ouvert et que les chiens déboulent, il faut foncer! Ça m'est arrivé une fois pour le moment... Il y a aussi beaucoup de chiens errants mais plutôt passifs.


Le soir du 3è jour, je ne trouve toujours pas d'endroit et me décide à tracer tant que j'ai le vent dans le dos. Finalement je vois 2 cyclos en train de manger dans un village. Je m'arrête et fait la rencontre de Thierry et Véro, 2 français qui font la route dans l'autre sens jusqu'au lac Constance. On discute, notamment de mes problèmes pour bivouaquer et ils me proposent de les accompagner pour ce soir car il commence à être tard et il faut se trouver un endroit. Parfait, ça me permet de chopper la technique et d'avoir de la compagnie pour cette nuit. Et effectivement, ils trouvent un superbe endroit en peu de temps.


Le lendemain je vise un camping à 100 bornes. Avec le vent dans le dos c'est moins fatiguant. Arrivé devant je m'aperçois une nouvelle fois qu'il est abandonné... Il y a peu de camping, alors si ils sont abandonnés en plus. Tant pis je me pose un peu plus loin dans un champ le long d'un cours d'eau. Au pire si il y a des moutons ou des vaches qui passent ça ne fait rien. Sauf que vers 22h, un chien s'est mi à aboyer à quelques mètres de ma tente. Suivi de plusieurs autres chiens lors de l'arrivée des moutons (que j'entendais au son des cloches). Pendant plusieurs minutes j'ai entendu grogner et aboyer plusieurs chiens autour de ma tente et je n'étais pas rassuré... Finalement une fois les moutons plus loin, ils les ont suivi et j'étais enfin tranquille. Pas rassuré pour la nuit non plus, mais finalement rien à signaler.


Pour aujourd'hui donc, je dors chez un Warmshower (rare dans les pays de l'est). Ça me permet surtout de pouvoir prendre une douche (3 jours après). La route fut comme la veille, sauf que le vent a tourné dans l'après midi et il est de face maintenant, et pour plusieurs jours. Je vais donc faire moins de kms et plus me fatiguer les jours qui arrivent (m'énerver contre le vent aussi très sûrement). A midi j'ai croisé un espagnol qui était en Asie depuis 8 mois à vagabonder et qui est en train de faire Istanbul-Berlin à vélo, et qui a dormi la veille chez mes hôtes du soir. Et ce soir il y a également un autre invité, un hongrois qui fait des recherches sur les chacals (Quoi, on dit des « chacaux » ?), blaireaux, renards, etc. Et comment cette faune vit-elle ensemble. Il a des caméras postées à plusieurs endroits en forêt et peut me montrer plein d'images qu'il a prise. C'est super intéressant.


Je pense qu'il doit me rester moins de 700 kms pour arriver à la fin de mon objectif principal qui est Constanța. J'ai surtout hâte d'arriver au niveau du Delta qui promet d'être magique (à ce qu'on m'a dit). Plus que Constanța qui reste une ville touristique pas très jolie.


Si vous en êtes là, merci d'avoir lu jusqu'au bout, c'était un article beaucoup plus long mais avec beaucoup de choses à raconter.